samedi 19 décembre 2009

Déambulations #4: Dimanche après-midi à Eyüp








Une coline où l'on ne peut pas construire alors on décide d'y enterrer les morts.

Partout des tombes tournées vers la Mecque. On peut parfois lire des inscriptions en ottoman ancien. Des tombes simples. Une stèle de pierre aux formes légères, pas de rêvètement de pierre imposant. Ici, les arbres et les fleurs poussent. Des familles viennent réciter des prières pour leurs morts, des hommes avec des pioches proposent aux familles de nettoyer les tombes envahies par la nature. Il est 4h et la lumière est déjà basse. Les couleurs changent. Les stèles de marbre deviennent roses. On peut alors monter encore plus pour atteindre le sommet de la coline.
En haut, le café Pierre Loti. De là, on domine la Corne d'Or, aperçoit les building de Levent au loin et distingue le pont de Galata. On contemple la vue autour d'un thé ou d'un salep, boisson chaude à base de lait, d'orchidée et de canelle très appréciée en hiver par les stambouliottes. Un peu à l'écart des cafés, une maison bricolée. Dans le jardin, une tombe importante pour les alévis. Un homme qui aurait été proche du prophète. On rentre dans le petit jardin pour prière et on en resort en marche arrière, toujours face à la tombe. Les membres de la communauté Alévie se retrouvent dans cette maison parfois le dimanche après-midi. Chacun apporte un petit quelque chose. On discute, on boit le thé. J'ai à peine le temps de lancer un bonjour que je me retrouve assise parmi les femmes, une assiette de bulgur dans la main gauche, un verre de thé dans la droite. Elles m'expliquent leur culte. Je suis invitée à revenir pour discuter un autre dimanche après-midi.
La nuit est tombée. Je redescend la montagne et arrive dans le quatier d'Eyüp, lieu de culte pour les musulmans. Peu de touristes, beaucoup de femmes voilées, des familles qui se promènent et viennent se faire photographier devant la fontaine. « Un coran acheté, le deuxième offert » peut on lire sur les étales...

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