lundi 29 mars 2010

8 simits à 1lira et petite leçon de « culte de la personnalité » à Ankara



On aurait tendance à l'oublier mais Istanbul n'est pas la capitale administrative de la Turquie. Petite virée donc dans cette ville qui a la réputation de « dormir après 8h », d'être peuplée de fonctionnaires pas très rigolo et d'avoir plein de gros batiments moches ...
Logée chez les deux filles étudiantes du professeur à tête de père noël rencontré dans la ville précédente, je découvre la ville dans un froid terrible et une belle lumière d'hiver. Des grandes avenues dégagées, des batiments ambiance URSS, Atatürk partout et une ambiance plus tranquille qu'à Istanbul. Le soir, les simitci cassent les prix et vont jusqu'à faire 8 simits pour un lira..!



Au centre de la ville, perché sur une colline, le quatier de la citadelle, quartier plus ancien de la ville. Le musée, un rue de galeries d'art, un quartier où se succèdent des petites échoppes d'artisans en tout genre. L'ancienne cour du château qui sert de terrain de foot aux enfants du coin. Autour de la citadelle, des bidonvilles peuplés majoritairement pour ne pas dire exclusivement de familles kurdes. Tournoi de billes dans les ruelles sous les regards de la grande soeur, 16 ans et qui a déjà arrêté l'école pour s'occuper de ses frères et soeurs et apporter de l'aide à sa mère pour les tâches ménagères.



Sur une autre colline, la plus haute de la ville, se dresse majestueusement le mausolée d'Atatürk. Tout comme les fidèles de la déesse Athéna qui effectuaient un parcours bien précis avant d'aller lui rendre hommage, le visiteur franchit plusieurs étapes avant d'arriver au mausolée. Chemin piéton qui serpente dans un très beau parc, statues monumentales et allée dont les pierres au sol sont disposées de telle manière à attirer le regard du visiteur vers le bas, et à provoquer chez lui une attitude de prosternation et de soumission alors qu'il s'apprête à rentrer dans le lieu où repose l'homme à qui la Nation doit tout.
Et là, paf, le mausolée. Un batiment gigantesque, une vue panoramique sur toute la ville, une place énorme et complètement vide. Un dénuement et une force impressionnante émanent de ce lieu. A l'intérieur, des gens prient face au tombeau. Au sous-sol, un musée récemment ouvert propose le récit de trois grandes batailles qui ont marqué la fondation de la République Turque et la construction de cette Nation ainsi qu'une exposition consacrée entièrement au père de la Nation: la pipe d'Atatürk, le fauteuil d'Atatürk dans lequel il s'asseyait pour réfléchir aux affaires importantes de l'Etat, la robe de chambre d'Atatürk, le chien d'Atatürk empaillé et beau comme un camion , les 5000 bouquins en 7 langues qu'Atatürk aurait eu le temps de lire entre son boulot de chef d'Etat, sa guerre de libération et ses nombreuses liaisons..
Derrière moi un papa montre la bibliothèque à son fils de 6 ans « Tu vois toi aussi tu dois lire et bien travailler à l'école si tu veux être intelligent comme Atatürk »...

vendredi 12 mars 2010

Kylios en janvier




« - 2 degrés ? Mais c'est le temps idéal pour aller voir la mer .. »

Tiens justement, un copain de la fac ,Ragip, a une maison là bas et une voiture pour y aller. Froid qui mord les joues, grand soleil, encore de la neige. Opération bonnet pouic-pouic et nous voilà partis.
Kilios c'est au nord d'Istanbul, la toute fin de la ville. On longe le Bosphore puis on traverse la forêt pour y aller. Je découvre des « gated community » sur la route, ou encore le quartier très étudiant de Bahçeköy qui, bien que loin du centre, y est parfaitement relié par les bus et où les locations y sont bon marché.
Dans le super-marché, on s'est adapté aux besoins et envies des nouveaux habitants et on y trouve un grand rayon « céréales-tisanes et jus de fruits bio », chose très rare et exceptionnelle.
Et puis, on arrive à Kylios. Petit centre, un marchand de pain et des restaurants de poisson en allant vers la mer. Très fréquenté l'été, l'hiver c'est tout mort et a des gros airs de station balnéaire désaffectée. Une grosse boite sur la plage, les chaises longues empilées dans la réserve. La neige qui n'a pas fondu partout, la lumière douce de la fin des jours d'hiver.
Kylios, c'est aussi « LA MER NOIRE », les gros bateaux qui attendent gentillement pour emprunter le bosphore et la mer de Marmara. Des bateaux qui vont parfois volontairement se jetter contre les falaises pour obtenir l'argent des assurances me raconte Ragip..
Le thé d'après balade au café du coin sera le bienvenu...



jeudi 11 mars 2010

Samedi luge à Istanbul ...




De la pluie glaciale lorsque je rentre me coucher un vendredi soir très tard ou un samedi matin très tôt...
Au réveil, déjà une bonne vingtaine de centimètres ... Le toit de l'Eglise arménienne en face de chez moi est tout blanc, la tête cachée entre le col du manteau,le bonnet et le cache-oreille (qui est parfois rose orné de petits lapins, on est mode ou on ne l'est pas), les stambouliotes (qui sont plutôt casaniers en règle générale) osent affronter le froid et les flocons qui tournoient dans tous les sens...
N'y tenant plus, après le traditionnel «petit » déjeuner du samedi midi avec mon copain Onur, nous partons faire une ballade dans Istiklal et de la luge dans les rues en pente...